Et
d’ailleurs n’y-a-t-il un seul amour ? Faudrait-il distinguer l’amour filial,
marital, familial ?
Là
encore, en fonction du sens dans lequel on tourne le prisme, on peut répondre
par l’affirmative ou la négative à cette interrogation.
Cette
dialectique sans fin a déjà nourrit de très nombreux ouvrages sans qu’une
réponse unique et satisfaisante puisse être apportée.
Il
est par contre une autre question à laquelle il semble un peu plus facile de
répondre : que provoque l’amour, qu’engendre-t-il ?
Quel
que soit l’objet de notre amour, le sentiment même nous transforme. L’état
amoureux en est une démonstration des plus visibles rapidement.
Lorsque
nous tombons amoureux, notre vision de l’autre mais aussi du monde qui nous
entoure est modifiée. Et plus le sentiment est ressenti avec force, plus notre
perception se modifie, et nous modifie, une sorte de
« métamourphose ».
Notre
cœur s’élargit et notre sensibilité s’exacerbe, la beauté nous apparaît en
toute chose, et nous embrassons le monde en étreignant l’être aimé.
Il y
a quelque chose de magique dans chaque union amoureuse, un coup de baguette qui
transforme notre citrouille en carrosse.
Il
est d’ailleurs souvent intéressant de demander à deux amoureux de raconter leur
rencontre, car ils la teinteront toujours de cette magie, de ce « coup du
destin » qui les a réunit… « je ne devais pas me rendre à cette
soirée…c’était la première fois que je passais par là…dès que j’ai croisé ses
yeux… », le miracle s’est produit.
Bien
souvent, cette perception modifiée ne survit pas au quotidien. Le sentiment
amoureux s’estompe, les douze coups de minuit sonnent et le carrosse redevient
citrouille. Néanmoins un peu d’étincelle perdure, et cette souvenance renforce
l’attachement envers l’être élu.
Lorsque
les sentiments ne sont pas ou plus partagés, il faut alors se résoudre, oublier
l’autre, s’avouer que l’on s’est trompé. L’égo est mis à mal, celui que j’ai
choisi ne m’a pas choisi, ce que je pensais avéré ne l’est pas, mon jugement
n’est pas fiable. Mais cette position inconfortable ne peut pas perdurer car
elle plongerait celui qui la subit dans des affres dépressives. Il faut donc
que l’égo se récupère, et pour ce faire, la raison prend le dessus : mes
sentiments n’en étaient pas, cet amour là n’était qu’un leurre induit par
l’autre, et c’est même lui qui se trompe en ne me choisissant pas…
Le
deuil de cet amour passé se fait donc plus ou moins rapidement en suivant
toujours le même chemin : le déni, la colère, la négociation, la tristesse
et enfin l’acceptation. Puis on est prêt à aimer à nouveau…
Mais
certaines rencontres provoquent parfois un bouleversement inattendu. Le choc
amoureux est ressenti de façon si intense que l’irrationnel entre en jeu dès la
première seconde. Il y a souvent un sentiment, non de découverte de l’autre,
mais de reconnaissance, une connivence instantanée, l’impression que l’être
attendu est enfin là. L’attirance est de ce fait quasi- irraisonnée quelles que
soient les circonstances.
La
sensation de magie, de prédestination, inhérente à toute rencontre amoureuse
est alors décuplée, d’autant que peuvent survenir des manifestations
extraordinaires telles que des transmissions de pensée voire de la télépathie,
des rêves prémonitoires, des visions associées à cet autre. Et puis l’impression
que la vie se charge elle-même d’un rapprochement avec l’être aimé d’une façon
inattendue.
Ces
amours là résistent souvent au temps et les turpitudes du quotidien ne les
érodent pas, même si la vie n’est pas un long fleuve tranquille pour
autant : séparations, tromperies, mais inexorablement retrouvailles. C’est
ce que l’on appelle « le grand amour », celui qui permet bien souvent
de se modifier, de se dépasser, de créer. Car malgré des apparences parfois
trompeuses, ils engendrent une plénitude qui ramène à l’essentiel de l’être, et
à toutes ses expressions possibles.
Il
faut bien l’avouer, peu d’entre nous ont la chance de vivre une union telle que
celle là, encore moins sur une longue période.
Il
arrive aussi parfois que ces amours ne soient pas ou plus partagés avec la même
intensité, que les circonstances de la vie virent brusquement et entraînent un
éloignement inexorable. Pourtant le sentiment ne s’efface pas, il demeure
intacte chez celui qui aime, même lorsque le lien est rompu.
Le
deuil est alors souvent impossible, et la souffrance liée à la séparation
intense, parfois jusqu’à ne plus souhaiter vivre. Car à quoi bon poursuivre la
route en solitaire lorsque l’on considère cet être comme irremplaçable. Quel
espoir peut-il y avoir en des jours meilleurs si ce n’est celui de le
retrouver ?
Là
encore, la lecture de cette violente attirance varie en fonction du sens dans
lequel le prisme est tourné. Le courant psychologique évoque un attachement ou
un deuil pathologique, le versant spirituel parle de rencontres
« karmiques », d’âmes sœurs, de flammes jumelles qui ne peuvent parfois
s’unir durablement sur cette terre, mais se retrouveront dans un ailleurs.
Plutôt
que de s’attacher à la définition même de ces amours, peut être est-il plus
intéressant de se demander ce qu’ils engendrent.
Certes,
la peine de ne pouvoir être auprès de l’aimé est souvent profonde, Mais au-delà
de cette peine, la transformation liée au sentiment amoureux poursuit son
œuvre, la sensibilité reste exacerbée, et la vision du monde modifiée.
Car
l’amour transforme aussi ceux qui aiment sans réciprocité.
Comment ?
Par un remaniement total de l’égo...
Lorsqu’il
n’y a pas de remise en question possible du sentiment amoureux, des qualités,
de la compatibilité, de l’attachement à cet autre, l’égo est mis à mal sans
trouver d’échappatoire. Impossible de nier le choc amoureux, d’oublier les phénomènes extraordinaires induits par
cette rencontre, d’incriminer l’autre.
Que
faire alors de cette flamme qui continue malgré tout à brûler ?
L’exprimer
autrement, non plus dans le paraître mais dans l’être. Bien des personnes ayant
le sentiment d’être passées « à côté » de leur grand amour modifient
totalement leur trajectoire de vie lorsque la peine est dépassée, allant à
l’essentiel : changement de travail, de lieu de vie, expression d’une
passion artistique ou sportive.
Et
puis vient une évidence : aimer est plus important qu’être aimé, l’amour
est finalement un sentiment qui n’appelle pas de réciprocité, et en ce sens il
élargit l’âme et non l’égo.
L’amour
est en lui-même un chemin initiatique imposé.
Si
je donne de l’amour tout autour de moi sans rien attendre en retour, alors
j’aime vraiment et sans aucune entrave, aucune déception, j’aime pleinement.
Après
le chaos, l’âme est heureuse et amoureuse.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe reconnais tout cela. Je suis fatiguée de lutter et d'avoir tout essayé depuis 14 ans contre cette idée d'âme-soeur, mais aujourd'hui je me rends à l'évidence. Je veux vivre même si je vis sans lui. Je sais ce que c'est de tomber amoureuse, de se lancer, de se ramasser, d'en baver, de passer à autre chose mais ça, c'était différent.
Personne ne veut l'entendre. Je ne le dis même plus, tellement je suis usée d'entendre que c'est pathologique, que je n'ai pas fait mon deuil, qu'il y a un manque d'estime de soi, que je dois être un peu abandonnique bla bla bla...Ca oui, ça égratigne l'ego alors que l'aimer, non. Aussi dévastateur que ça ait été, je n'ai pas rampé, j'ai fait ce que j'avais à faire, j'ai eu le courage d'aller de l'avant. J'ai eu d'autres histoires ensuite, jusqu'à 3 ans et demi de relation, j'ai aimé...mais rien de comparable. J'ai cherché encore et encore, j'ai tout fait pour me dire que ce n'était pas lui "la bonne personne", juste un brouillon avant le "vrai", mais non.
Je me souviens d'une phrase prononcée par Marion Cotillard dans un film "la femme de ta vie, tu sauras qui c'est sur ton lit de mort" Je croyais à ça. Je n'ai jamais rêvé de prince charmant, d'amour de sa vie, de destinée, de coup de foudre, d'un truc écrit a priori. Moi, je croyais à celui qui a été "de facto"
J'ai toujours cru que l'au-delà, les âmes-soeurs, les gens y croyaient parce que ça les arrangeait bien. C'est génial comme l'idée du Pére-Noël.
Aujourd'hui je sais que c'est vrai, et ça ne m'arrange pas du tout, de me dire que je suis passée à côté, et que rien ne s'arrête. Je ne l'idéalise pas parce que je l'ai perdu, j'ai passé presque 8 ans avec lui et pas d'un long fleuve tranquille mais d'une évidence limpide. La seule chose dont j'ai été certaine dans ma vie c'est que je voulais la passer avec lui, alors que je doute de tout, même d'avoir fait des études parce que je le voulais au fond de moi. Souvent il disait " tu vois on communique par télépathie" Ca me faisait rire, j'expliquais ça rationnellement. Je relis ses lettres et je me dis que lui avait compris, bien avant moi.
Le jour où je l'ai rencontré, j'ai vu la vie en couleurs.Je ne me suis plus sentie vraiment seule même séparée physiquement. Ca, ça ne s'est jamais arrêté.
Je fais avec, enfin je fais sans... je fais de mon mieux mais je me demande pourquoi je me suis tant débattue avec des qui-suis je? ou vais-je?qu'est-ce que je veux? Comment gérer le sentiment de solitude? Trouver le bon partenaire? aussi difficiles alors que tout était évident avec lui.
Il faut que j'accepte que ca fait 22 ans que je l'aime, en dépit de tout, sans rien attendre, que je lutte contre cette idée, que je me mens, que j'espère que je trouverai le bon. Aussi difficile que ce soit, il faut que j'accepte que même si les conditions terrestres ont eu raison de notre vie commune pour cette vie, il est mon âme-soeur. C'est un constat qui me laisse peu d'espoir quant à l'avenir. Je me sens libérée et très triste mais je crois comme vous qu'en arrêtant d'essayer d'étouffer cet amour, je pourrai l'exprimer autrement, le transcender.
Merci pour vos mots – tellement proche de moi.
SupprimerMadame, j'ai lu votre page. Celle-ci me semble belle d'équilibres et d'objectivité. Je dis "me semble" car je ne peux me faire juge ou censeur pour la raison que je n'ai pas le savoir spécifique ou la technicité qu'exige votre profession. Cependant, ne bénéficiant que de ma raison naturelle, je voudrais vous faire part d'un étonnement. S'il s'agit d'expliciter l'amour entre hommes et femmes, et dans la mesure où il ne peut être qu'objet d'une expérience perceptive vécue pour nous révéler son existence, il en découle une deuxième constatation: soit l'amour (hors amour filial, amitié), en tant que sentiment et fait tangible du monde (expérience et situation particulières, état de l'âme), est un affect parfait (parfaitement assimilable aux humains), soit un affect imparfait (dont une part de son essence n est assimilable). S'il ne devait qu'être, par nature, imparfait (partiel), il resterait soumis à notre raison et n'aurait pas les capacités d'éblouissement et d'extraction de soi qui le définissent. En revanche, parfait (entier), bien que ressenti comme original à chaque expérience, il ne pourrait répondre de ces deux acceptions qu'à l'aune de la loi naturelle qui ordonne les "choses" de ce monde: parfait dans son essence, non dans la manifestation de celle-ci (il existe des arbres plus ou moins droits, mais dans leur essence, tous poussent du bas vers le haut). Plus avant, si l'amour est parfait dans son essence, une troisième question vient. Est-il un état pouvant être indépendamment de nous (comme l'arbre..je ne parle pas que de postuler de son existence que dès lors que nous le rencontrons. Je parle de sa capacité intrinsèque à exister) ou est-il un état par essence "affect", donc, qui ne peut être qu'à travers nous. Dans la mesure où, en dehors du concept d'amour, sa tangibilité ne se rencontre pas en dehors du "vivant se vivant", il semblerait qu'il soit pur affect. Alors, la question se pose de savoir si cet affect est le même, en tant qu'état, selon qu'on soit homme ou femme (considérant que la loi qui prévaut est celle de la rencontre d'un homme et d'une femme. Sans grief pour l'homosexualité, puisque d'une part, part masculine et part féminine toujours s'observent et que, d'autre part, l'amour, en tant qu'affect, ne dure en ce monde que dans la mesure où téléologiquement il nécessite la procréation).
RépondreSupprimerS'il devait être le même état indépendamment des sexes (encore une fois, distinction faite avec l'amour Philia, Agapé...mais Eros), comment pourrait-il générer la rencontre et la possible fusion? En tant qu'Eros, il semble par essence destiné à exister par la rencontre, et surtout devoir exclure, en tant que détail ou condition subalterne, le rapport distingué de sa révélation en fonction du sexe (contrairement aux autres formes dites "d'amour"). Car, pour se produire, il faut nécessairement un étonnement dans l'étrangeté de ce corps qui m'est autre et de surcroit, un étonnement à le percevoir (sentir, ressentir) singulièrement attractif (quand je dis corps, je veux l'ensemble de cet "étant fait de corps, esprit, âme). La différenciation formelle semble un préalable à la différenciation de ressenti entre les sexes pour une révélation pleine et entière de l'amour pour chacun des deux êtres (ne se pourrait-il, de fait, que devant une statue de Venus, le masculin se surprend à l'aimer, amoureux au premier chef, par une lecture de sa grâce basée sur les formes pures de son corps pour des images ayant trait aux formes et aux mouvements suggestifs de sa plastique lus comme une grammaire promettant abandon, faite pour être prise, et que le David de Michel-Ange soit lu par le genre féminin pour sa suggestion de stature, puissance, grâce d'expression à se tenir puissamment debout, son corps lu, lui aussi selon ses formes et ses mouvements, mais pour une grammaire promettant la capacité à prendre et à détenir)? Car, aussi vrai que les organes génitaux différent, que l'Eros se cristallise aussi, si ce n'est avant tout, sur la suggestion d'eux-mêmes (tantôt lus par leur "pouvoir" d'un côté et leur "vouloir" de l'autre, selon qu'on soit homme ou femme), l'amour Eros exige, plus que comme un préalable, mais une raison à être, cette dimension d'attraction, désir et pulsion. Alors, si cela se tient, comment votre page ne brille-t-elle, dans son contenu, par la consécration de la différenciation de cet état selon les sexes comme une articulation fondamentale à son explication? Et par défaut, ou erreur de mon jugement éthique, n'est-ce pas prendre le risque d'une confusion publique quant à ce qui relève de l'Amour par essence Eros des autres formes dites d'amour (mesure prise du passionnel au compassionnel)? Voilà la nature de mon étonnement que je considère comme fondamental et par la cause et par l'effet. Bien à vous. Cordialement. Sans signé.
RépondreSupprimerP.S: pour s'attirer et se vivre, ils (hommes et femmes) nous faut être complémentaires ce qui exclut d'être égalitaires (tant par le corps que l'esprit percevant).
RépondreSupprimerje me permet de vous écrire pour vous propos un formidable marabout papa vaudou qui m a sauvé en me ramenant mon époux qui m a quitté depuis 3 ans. Il réalise les travaux comme : Voyance précise de détaillée pour le bien être de tous. Amour , mariage , examens , protection contre le danger ,problème de couple... Tout être humain mérite le bonheur, il faut savoir comment le trouver. Pas de problème sans solution Problème de famille Examens, Concours Desenvoutement Impuissance sexuelle Entreprise en difficulté Problème de Couple: infidélité ,amour... Protection contre les dangers Retour immédiat de l'être aimé, fidélité absolue entre époux, protection contre tous les dangers, dés envoûtement, maladies inconnues, problèmes familiaux, impuissance sexuelle, réussite aux examens, dans le travail et permis de conduire...
RépondreSupprimerIl peut vous aidez je vous assure tout il effectue des travaux payement apres satisfaction.
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